Dimanche dernier, c’était opération de mon hakama Tozando sous anesthésie générale, pour ablation du koshi-ita et mise en place d’une prothèse lombaire. Si vous tournez de l’oeil à la vue de la moindre goutte de sang, passez votre chemin…

Les hakama d’arts martiaux (car ce n’est pas nécessairement le cas de tous les hakama) sont dotés d’un dosseret semi-rigide appelé « koshi-ita » (腰板). Attention, ne pas confondre le « koshi-ita » avec le « koshita », qui est une sorte de kimono destiné à être porté… sous les hakama, justement. En idéogrammes, koshita s’écrit 袴下, le premier kanji étant celui de hakama, et le second celui de dessous. Donc littéralement, « dessous de hakama ». Dans l’écriture de koshi-ita, on retrouve koshi (腰) qui signifie (entre autres) « région lombaire », et ita (板) qui signifie (entre autres) « plaque ». Donc littéralement, le koshi-ita est une « plaque lombaire ». Au passage, l’aïkidoka chevronné (et attentif) aura bien sûr reconnu le koshi de « koshi-nage » (projection par les hanches)…

Bref. Le koshi-ita est censé protéger les lombaires lors des ukemi. Dans les hakama modernes, il est constitué d’une pièce de caoutchouc assez souple. Mais lorsqu’il se délite, les différents morceaux commencent à se promener et peuvent faire des bosses qui deviennent alors dangereuses pour les vertèbres. Voici l’état du mien ce Dimanche… Il y a quelques années, j’avais procédé à une ablation partielle de quelques morceaux cassés. Mais à ce stade, je crois qu’il faut envisager l’ablation totale et la mise en place d’une prothèse…

Alors je l’ai déjà dit, et j’espère que c’est évident pour tout le monde, mais avant l’opération, n’oubliez pas de mettre votre hakama sous anesthésie générale, pour qu’il n’ait pas mal. Personnellement, j’ai remarqué qu’un verre de pastis fonctionne très bien, et par solidarité, je l’ai même aider à le terminer.

Bien. Maintenant que la bestiole est endormie, comment fait-on ? On commence par découdre suffisamment de tissu pour extraire l’organe défectueux. Ensuite, on cherche un matériau de remplacement. Dans mon cas, j’avais une vieille plaque de chépakoi, un peu plus rigide, mais de la bonne épaisseur. Avec le bout de koshi-ita qui reste, on retrace un modèle, on procède à la découpe, et on insère la prothèse dans son logement. Pendant ce temps, le hakama dort toujours et ne se doute de rien…

Mais attention ! L’anesthésie ne dure pas éternellement ! Il faut se dépêcher de recoudre. Une fois l’opération terminée, on transporte le hakama en salle de réveil. Pour que celui-ci soit plus doux (le réveil, pas le hakama), j’ai remarqué qu’une injection de cacahuètes est très efficace. Par solidarité, je l’ai même aidé à les terminer.

Et voilà enfin le résultat ! Premier test mercredi soir…

Pour finir, tant qu’on est à parler de hakama, n’oubliez pas, quand vous en achetez un neuf, de supprimer le « hakama-dome » (袴止め). C’est l’espèce de petite spatule en bois ou en plastique qui est fixée à l’intérieur, à la base du koshi-ita. En principe, le hakama-dome se glisse dans la ceinture pour aider à maintenir le hakama en place, mais quand on pratique un art martial avec ukemi, c’est très dangereux pour le dos !!

Catégories : Divers

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